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Extraits

«L’idée avait mûri en moi comme un germe aux racines tentaculaires. Je n’avais plus en tête que cette descente dans les entrailles de l’enfer. Malgré la terreur ambiante, je m’efforçais d’être et d’écrire. Je me sentais forte, en sécurité, et mon coeur ne battait plus la chamade dès un bruit suspect. Certes, rien n’avait changé autour de moi, sauf ma mémoire, alourdie par bien des drames.»  Page 43

 

Un soir, alors que je m'apprêtais à me coucher, je vis des ombres furtives passer près de ma fenêtre, puis glisser dans la cuisine. En m'approchant de la porte, je vis deux silhouettes qui activaient devant le feu, puis l'odeur du bois brûlé et de la viande embauma la maison. Les deux hommes se mirent à avaler debout leurs nourritures. Je tentais d'apercevoir leurs visages, mais il faisait trop sombre pour distinguer leurs traits. Puis, l'homme se mit à parler de cette voix épaisse, lourde que je ne connaissait que trop bien, c'était celle de l'homme à qui on m'avait mariée. Subitement, du dehors, me vint un bruit de pas précipités, puis un grattement le long du mur. Les deux hommes avaient aussi entendu, car un silence plana soudain sur la maisonnette.

 

 

 

Elle tourna son visage impassible vers son roi et époux, d’une voix digne, elle lui dit : « J'ai cette consolation dans mon infortune, qu'ayant toujours eu une haine inconciliable pour la tyrannie romaine, j'ai du moins l’honneur de n'avoir été captive que d'un Numide, et qui se trouve être mon mari et mon libérateur, non pas comme esclave mais maîtresse absolue de son âme. Allez donc mon cher, ne manquez pas de tenir votre parole à l'infortunée que je suis. J’attends ma liberté » 

Le poison obtiendra la femme, princesse déchue, reine perdue… la haine… l’amour… Sophonisbe avait absorbée la coupe de poison le soir même de ses noces.    (Djemina page 21)

 

 

 

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